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Tatou

Tatou


Tatou en boule




Animal insectivore, le tatou possède une incroyable carapace qui lui confère une allure de reptilien.
Il existe huit genres de tatous et une vingtaine d’espèces. Ces mammifères sympathiques vivent en Amérique tropicale. Au Texas où le tatou a été implanté, il est devenu un animal fétiche.

Classification du tatou

Jusqu'à récemment, le tatou était classé dans l’ordre des Xénarthres. Aujourd'hui, il fait partie de l'ordre des Cingulata.

L'ordre des Xénarthres n'est plus valide. Cependant, les espèces qui étaient regroupées dans cet ordre, à savoir le tatou, le paresseux et le fourmillier, possèdent une caractéristique commune.
En effet, tatous, fourmiliers et paresseux se caractérisent par la présence de vertèbres lombaires que l’on ne retrouve chez aucun autre animal.

Les "Xénarthres" ont des articulations supplémentaires, dites "xénarthrales", sur les vertèbres lombaires, qui limitent leur mobilité. Mais, elles renforcent le dos et les hanches, en particulier chez les tatous fouisseurs.

De plus, le cerveau des "Xénarthres" est petit et les dents rudimentaires, voire absentes pour les fourmiliers.

La famille des Dasypodidae (tatous) est répartie en 3 sous-familles:

Dasypodinae
Euphractinae
Tolypeutinae
Les tatous possèdent au minimum 7 dents par demi-machoîre. Les tatous géants en possèdent jusqu’à 100.

En réalité, seuls les pangolins et les fourmiliers ne possèdent pas de dents. C’est le zoologiste Cuvier qui a regroupé, au 19e siècle, ces mammifères pourtant très différents dans l’ordre des Edentés.
Aujourd’hui, les tatous sont séparés des Pholidota (pangolins).

Cette imparfaite classification a trouvé sa source dans l’incroyable armure d’écailles dont disposent pangolins et tatous.

La carapace du tatou

Les écailles du tatou, faites d’os et de peau, recouvrent la totalité du dos de l’animal, du front jusqu’à la queue, surface externe des membres comprise.

Selon les espèces, elles forment soit des ceintures successives séparées par des replis cutanés souples, comme chez le tatou géant ; soit deux boucliers, l’un protégeant les épaules, l’autre les hanches, et séparé par des bandes d’écailles en nombre variable.

On distingue d’ailleurs plusieurs genres de tatous au nombre de bandes écailleuses qu’ils arborent :

Tatou à trois bandes (Tolypeutes tricinctus), tatou à six bandes (Euphractus sexcinctus), à sept bandes (Dasypus septemcinctus), et à neuf bandes (Dasypus novemcinctus).
Cette disposition articulée des écailles permet au tatou toute une série de mouvements quotidiens.
La carapace s’arrête à la limite du ventre, seulement protégé par une pilosité plus ou moins importante en fonction des espèces.

Un chasseur d’insectes

Les pattes du tatou sont courtes et robustes, notamment ses pattes antérieures terminées par de puissantes griffes.


Tout en trottinant, le tatou explore son environnement nez au sol. C’est grâce à son flair qu’il détecte les insectes jusqu’à 20 cm sous terre.

Il commence alors à gratter à l’aide de ses griffes antérieures et se sert de son museau comme outil de forage.
Ses pattes postérieures sont employées au déblaiement de la terre.

Le tatou peut alors sortir sa langue en forme de vermicelle. Cet appendice, très long, est enduit d’une substance visqueuse.
En un seul repas, un tatou peut absorber près de 40 000 fourmis.

Au Texas, le tatou à neuf bandes est le seul mammifère à pouvoir s'attaquer à la dangereuse fourmi de feu (Solenopsis invicta). Il gobe autant de larves qu'il peut avant que les piqûres ne deviennent trop douloureuses.

Pour creuser sans absorber de terre, le tatou peut retenir sa respiration pendant près de 6 minutes.

En dehors des insectes, le tatou mange des fruits sauvages, des champignons mais aussi des petits invertébrés et des petits reptiles.
On a rapporté plusieurs cas de tatous se nourrissant de cadavres d’animaux. Mais, on ne sait pas si ce comportement nécrophage est lié à une alimentation carnivore ou s’ils recherchent les larves qui se développent dans les corps en décomposition.

Cependant, les tatous ont la réputation de « pilleurs de tombes ». Les villageois sud-américains n’aiment pas beaucoup les voir rôder près de leurs cimetières.

Un très bon nageur

Le tatou est un très bon nageur. Il est maître de sa respiration. Il peut donc traverser une rivière en apnée, trottant sur le fond, et lesté de sa lourde carapace.

Par ailleurs, le tatou a besoin de grande quantité d'eau pour survivre.

Vie sociale du tatou

En dehors des périodes de reproduction, le tatou mène une vie solitaire. Il cherche plutôt à éviter la présence de congénères venant parasiter leurs sources de nourriture.
Leur seul moyen de reconnaissance passe par la communication olfactive.

Bien qu’indépendant, les tatous ne font preuve d’aucune agressivité envers les autres individus. Cependant, en général, les mâles défendent leur terrier, leurs sources de nourriture et leur femelle contre les autres mâles.

Le tatou accorde une importance particulière à son terrier. Le tatou à neuf bandes est capable d’en aménager de très imposants. Un record est établi à 3,5 m de profondeur pour 7,5 m de long.
Le terrier dispose de plusieurs voies d’accès. La galerie principale est tapissée avec un lit de feuilles.

Chaque tatou parsème son domaine vital de son urine et excréments afin de signaler sa présence.

Les différends territoriaux se règlent par des ruades, des poursuites et des combats de griffes ponctués de cris aigus.

Certaines espèces sont plus sociables que d’autres, comme le tatou à trois bandes du Sud, qui peut partager le même terrier avec une dizaine de congénères.

Quand le tatou se met en boule

Les deux espèces du genre Tolypeutes, les tatous à trois bandes du Sud et du Brésil, sont les seuls capables d’adopter cette posture de défense.

On les surnomme « tatou-orange » ou encore « petite boule » car ils peuvent s’enrouler sur eux-mêmes.

En cas de danger, la boule formée est si compacte que la force nécessaire pour l’ouvrir dépasse largement les possibilités d’un coyote ou d’un loup à crinière.

La reproduction du tatou

Certains tatous se distinguent en retardant le début de la gestation. De plus, chez les espèces du genre Dasypus, la femelle ne produit qu'un seul oeuf qui se scinde pour donner quatre embryons génétiquement identiques. C'est une caractéristique unique chez les Vertébrés.

Lorsque la femelle est fécondée par le mâle, l’ovule fertilisé reste jusqu’à 7 mois dans l’utérus avant de s’accrocher à la paroi utérine et de commencer son développement. Cette implantation différée de l'oeuf intervient quand la survie des petits est mise en cause, à cause du climat ou d'une pénurie d'aliments.

Cette particularité n'existe chez aucun autre mammifère. Le record connu d'implantation différée est de 3 ans.

La gestation proprement dite du tatou à neuf bandes dure en moyenne 130 jours.

Chez les autres genres de tatous, les portées sont plus conventionnelles et produisent en moyenne de un à quatre jeunes.

Il existe peu de données relatives aux préliminaires amoureux. On a cependant déjà observé des mâles s’affrontant pour une femelle.
L’accouplement est quant à lui très traditionnel et très court.

Capables de marcher quelques heures après la naissance, les jeunes ne sortent du terrier que vers trois mois.
La carapace rose est encore souple, mais leurs griffes sont déjà formées et dures. Ce n’est qu’après plusieurs semaines d’allaitement que la protection et les outils fouisseurs deviennent opérationnels.

Les jeunes deviennent matures dès 6 mois. Leur croissance s’achève vers 3 à 4 ans, pour une longévité d’environ 12 à 15 ans.


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