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Tortue verte

Tortue verte




La tortue verte (Chelonia mydas) est sans doute la plus connue des tortues marines. Cette tortue doit son nom de « verte » non pas à la couleur de ses écailles mais à la teinte verdâtre de sa graisse.
Dans l’Antiquité, la chair de tortue verte était considérée comme un mets de luxe. Victime d’une chasse intensive, cette tortue est aujourd’hui en danger d’extinction.

Portrait de la tortue verte

C’est la plus grande des Cheloniidae. Les plus grands spécimens atteignent 1,50 m de long pour un poids supérieur à 250 kg. La taille moyenne se situe à 1,10 m pour un poids d’environ 130 kg.

Contrairement à son nom, la tortue verte n’est pas vraiment verte mais brun olive. Comme chez les autres tortues marines, la carapace est arrondie pour assurer une nage hydrodynamique.
La tortue verte est d’ailleurs la tortue marine la plus rapide puisqu’elle atteint les 35 km/h.

Elle possède deux écailles entre les yeux formant un trait VERTical et quatre écailles latérales juxtaposées.

La tortue verte est capable de rester en apnée pendant 3 heures et descend parfois jusqu'à plus de 50 m pour se nourrir. Les poumons des tortues, comme ceux de la tortue verte, restent emplis d'air au repos. Ceci leur permet de faire une longue pause, yeux fermés, en flottant doucement dans l'eau.

Chaque nageoire possède une seule griffe qui est plus longue chez le mâle. Les mâles possèdent des ongles très développés afin de pouvoir se maintenir sur la femelle lors de l’accouplement.

Pacifique, la tortue verte est essentiellement végétarienne. En eau peu profonde, elle broute algues et herbes marines. Elle complète son menu par des crustacés, des mollusques et des méduses.
La couleur de sa chair serait due à certaines algues marines dont elle est friande.

Les jeunes sont plus carnivores que les adultes.

La tortue verte passe la majeure partie de sa vie dans l’eau mais cependant elle peut également être observée en train de prendre un bain de soleil sur les plages.

L’espèce évolue dans l’ensemble des mers tropicales et subtropicales.

Il existe deux populations distinctes : l’une dans l’océan Pacifique et l’autre dans l’océan Atlantique.
La population de l’océan Pacifique, également connue sous le nom de tortue noire, correspond à la sous-espèce C. mydas agassizi.
La population de l’océan Atlantique correspond à la sous-espèce C. mydas mydas.

Reproduction de la tortue verte

Très féconde, cette tortue pond jusqu’à 200 œufs. La ponte peut se dérouler toute l’année mais plus particulièrement en été.
Situés surtout sous les tropiques, les lieux de ponte sont particulièrement nombreux dans les Caraïbes.

Si les femelles ne migrent pas chaque année, par contre les mâles reviennent près de leur plage de naissance chaque année pour s’accoupler.

Dans les Caraïbes, la saison de ponte s’étale entre juin et septembre. En Guyane française, les pontes ont lieu à partir de mars jusqu’en juin.

L’un des lieux de ponte très connu se situe sur l’île de l’Ascension dans l’océan Atlantique. Les tortues vertes y viennent par milliers.
Ces tortues sont les plus grandes tortues vertes et peuvent peser jusqu’à 300 kg.

Une femelle ne pond pas chaque année mais environ tous les quatre ans. Elle revient sur sa plage de naissance ou sur une plage très proche.
L’accouplement a lieu près des côtes. Le mâle n’est pas particulièrement prévenant et les femelles portent de nombreuses cicatrices suite à ces accouplements fougueux.
Les femelles attendent souvent la nuit pour débarquer en masse sur la plage.

Elle creuse un nid dans le sable avec ses pattes, y dépose ses œufs puis rebouche le trou. Il lui faut environ 30 minutes pour l’ensemble de l’opération.
Mais, pendant ces 30 minutes, elle est très vulnérable aux prédateurs.

Elle repart aussitôt vers la mer. Elle est susceptible de revenir plusieurs fois à terre pendant la saison de la ponte.
Fait intéressant, la femelle brouille les pistes en effaçant partiellement les traces qu’elle laisse sur le sable afin que l’endroit exact de la ponte reste invisible.

Comme chez les crocodiles, la température influence le sexe des jeunes. Au-dessus de 27°C, les œufs donneront une majorité de femelles. En dessous de cette température, ce seront majoritairement des mâles.
Le climat, et donc la température du sol, influence notablement le développement de la couvée. L’incubation est donc très variable en fonction de la température.

Environ 8 semaines après si la température est idéale, les petites tortues sortent du nid. Les bébés brisent leur coquille sous terre et peuvent décider d’attendre que la température extérieure soit idéale avant d’entreprendre leur remontée à l’air libre.

Le trajet entre le nid et la mer est très périlleux car tous les prédateurs sont à l’affût.
Les oiseaux, les reptiles, les insectes, les crabes ou les chiens sauvages les guettent et bien peu d’entre elles parviendront à rejoindre la mer.
Une fois, dans l’eau, elles ne sont pas sauvées car elles devront faire face à d’autres prédateurs.

Dans le sable des plages de Guyane, on trouve un insecte appelé la courtilière qui est très friand des œufs. Il est capable de dévorer jusqu’à 40% d’une ponte.

La clé de la propagation de l’espèce demeure la ponte massive et sans cesse renouvelée.

Les survivants devront attendre entre 8 et parfois plus de 20 ans pour atteindre la maturité sexuelle et revenir à leur tour sur leur plage natale afin de se reproduire.

Leur longévité exacte est inconnue mais d’après certains spécialistes, elle ne dépasserait pas 80 ans.

La migration de la tortue verte

Le mécanisme de la migration des tortues marines en général reste encore assez mystérieux. Des scientifiques étudient cette migration en plaçant des émetteurs sur les tortues qui envoient ensuite des signaux transmis par satellite.

Grâce aux balises, on sait que certaines femelles ont effectué des parcours de 2 600 km pour atteindre leur lieu de ponte.

Apparemment, d’après ces études, une tortue peut retrouver sa plage natale de n’importe quel autre endroit.
C’est un peu comme si ces tortures possédaient une boussole interne qui opère automatiquement les changements pour contrebalancer les courants marins.

L’influence du champ magnétique est également importante. Toute perturbation de ce champ perturbe la navigation des tortues marines mais sans toutefois provoquer une perte totale d’orientation.
Cela démontre que le champ magnétique terrestre est l’un des moyens utilisés mais pas le seul.

Protection de la tortue verte

Aujourd’hui, la tortue verte bénéficie d’une protection dans de nombreux pays. Malheureusement, le braconnage fait de véritables ravages. Les œufs sont prélevés de manière massive et cela en toute inégalité.
La pollution est un autre facteur de menace car de nombreuses tortues marines souffrent de maladies.
Les filets de pêche font également des ravages. Involontairement, de nombreuses tortues s’y retrouvent prisonnières et meurent noyées.

Les tortues vertes ne bénéficient pas de la même protection partout. En Indonésie, on continue à prélever les oeufs et à tuer des tortues adultes pour leur chair.
Dans d’autres régions du monde, les tortues sont tuées pour leur chair qui est employée dans la composition de la soupe de tortue.

Des fermes d’élevage ont été créées mais leurs motivations soi-disant écologiques sont largement controversées.

mohameddouhaji7@gmail.com