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Marabout d’Afrique

Marabout d’Afrique 



On a du mal à croire en observant un marabout (Leptoptilos crumeniferus) dévorer une charogne dans la savane africaine, que cet oiseau est un proche parent de la gracieuse cigogne. Pourtant, comme elle, le marabout (marabou stork) fait partie de la famille des Ciconiidés.

De grands échassiers

Dans la famille des grands échassiers, nous connaissons bien la cigogne blanche (Ciconia ciconia), familière en Europe.
Le marabout, comme la cigogne ou le héron, fait partie de l’ordre des Ciconiiformes. Cet ordre regroupe actuellement cinq familles distinctes.
La famille des Ciconiidés compte 19 espèces qui sont réparties en 6 genres.

Le marabout fait partie du genre Leptotilos.


A l’exception du héron et de l’ombrette, la plupart des grands échassiers ont un organe vocal atrophié.
La cigogne blanche compense ce déficit par une activité mécanique des mandibules et le son émis par leurs claquements de bec : les craquètements.

Les Ciconiidés se distinguent par la forme du bec. Celui du marabout est particulièrement puissant.
Toutes les espèces partagent une même morphologie générale :
Haute stature
Tarses très développés munis de trois doigts palmés et d’un quatrième légèrement surélevé

Portrait du marabout

Avec ses 1,52 m de haut et un poids de 8 à 9 kg, le marabout est l’un des plus gros oiseaux aptes au vol.

En vol, il a une envergure de 2,40 m.


On rencontre le marabout presque partout en Afrique, sauf dans les déserts et à l’Ouest.

Habituellement silencieux, les marabouts se saluent en claquant du bec, comme les cigognes.

Le cou rentré dans les épaules, certains individus ont une sorte de goitre énorme qui pend sur la poitrine.
Leur crâne, presque chauve, est parsemé de quelques plumes.

Peu élégant au sol, le marabout est de toute beauté en vol. De larges ailes, à l’envergure immense, parfois plus de 3 m, portent cet énorme oiseau.

Haut dans le ciel, il tourne inlassablement, scrutant la savane, à la recherche d’une proie.

Le marabout : un charognard et un opportuniste

Dans la savane, une dépouille ne reste jamais très longtemps à pourrir au soleil. Bientôt, des ailes immenses apparaissent au-dessus du corps.
Les marabouts se posent en courant un instant sur leurs longues pattes.

Toujours affamés, ils rejoignent les vautours qui ont commencé leur repas. Comme les autres charognards, le marabout évite que des épidémies se propagent en nettoyant les carcasses.

Mais, le marabout n’est pas exclusivement charognard. C’est un omnivore opportuniste.


Il se nourrit de tout ce qu’il trouve. Il aime les grenouilles, les rongeurs, les jeunes crocodiles qu’il tue rapidement à l’aide de son bec et les œufs d’oiseaux.
Intelligent, il sait que la ville regorge de mets succulents. Il n’hésite donc pas à pénétrer sur le territoire des hommes.
Il y visite les poubelles et en profite pour faire un peu de nettoyage dans les faubourgs ce qui est très utile à la population.

Comme pour tous les grands échassiers, la recherche de nourriture est la principale activité. Le marabout chasse pendant la journée aux heures les plus fraîches.
Tous les Ciconiiformes consomment une grande quantité de nourriture. La ration quotidienne oscille, selon les espèces, entre 200 g et 500 g de proies par jour.
Cette ration est démultipliée pendant la période de reproduction.

Le marabout, lui, est capable de détacher des carcasses des gros morceaux d’un kilo de viande.

Le bec, formé de couches de corne rigides et épaisses, est composé de deux mandibules reliées au crâne par des muscles puissants. Il représente une arme redoutable.

Grâce à un système digestif simple, la nourriture est stockée dans un sac situé à l’extrémité de l’œsophage, le jabot, où elle est ramollie avant d’être digérée.

12 à 15 heures après avoir été avalées, les parties indigestes sont rejetées sous la forme de boulettes.

La vie sociale du marabout

Le marabout niche en petites colonies dans les grands arbres isolés souvent près d’un point d’eau.
Le nid, fait de branchage, est immense.

La femelle pond 2 à 5 œufs. Le mâle et sa partenaire couvent chacun à leur tour pendant 35 jours. Ils nourrissent leurs petits en régurgitant la nourriture directement dans le nid.

Les oisillons volent à l’âge de 4 mois environ.

mohameddouhaji7@gmail.com