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le Cerf

Cerf 




Le cerf est, parmi tous les animaux sauvages, celui qui nous est le plus familier car il hante toujours nos forêts. Le cerf évoque la virilité. Le brame du cerf n’y est pas étranger car ce cri rauque symbolise l’extase. En Europe, on connaît le cerf élaphe(Cervus elaphus). L'Orignal, plus communément appelé élan en Europe(Alces alces), est de tous les cervidés le plus imposant.

Le cerf est chassé par l’homme depuis 35 000 ans. Cette chasse s’est codifiée au cours du Moyen Age pour devenir la chasse à courre ou vénerie.

Le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) est le plus dangereux des grands animaux d'Amérique. Chaque année plus de 100 personnes sont tuées à cause d'accidents de la route ou même de rixes impliquant cette espèce.


Le cerf : un animal mythique

Nos ancêtres doivent en grande partie leur salut au cerf. En effet, ils tiraient l’essentiel de leurs besoins alimentaires de sa chair. Sa peau était transformée en habits, ses bois et ses os en armes et outils.
Les scènes de chasse qui figurent notamment sur les parois de la grotte de Lascaux témoignent de l’importance de cet animal pour l’homme préhistorique.



Si le cerf a inspiré les poètes, il est également au centre de nombreuses paraboles religieuses. Lors de la christianisation de l’Europe, les prêtres missionnaires utilisèrent la force métaphorique du cerf pour convertir les païens.


C’était une preuve de l’existence de Dieu : ses bois qui tombent chaque année pour repousser encore plus grands illustraient la vie éternelle. Les bois évoquaient également la croix portée par le Christ alors que la ramure à dix cors des plus beaux cerfs représentait les Dix Commandements.

Mode de vie et reproduction

La femelle et le mâle ne cohabitent qu’à l’occasion du rut. La femelle se charge seule de l’éducation des petits.
La cellule familiale regroupe en principe une femelle, un jeune de moins de deux ans (bichette ou daguet) et un faon (le petit de l’année).

Ce petit groupe peut en rejoindre d’autres et dans ce cas la harde est dirigée par une biche meneuse.

La vie du mâle est très différente. Il n’a aucun sens de la famille. Dès qu’il quitte sa mère vers 18 mois, il intègre une harde de mâles qu’il peut quitter à tout moment.
La hiérarchie est très marquée.
Un vieux cerf domine un cerf moins âgé qui lui-même commande à un plus jeune et ainsi de suite jusqu’au daguet nouvellement intégré.

Les novices font allégeance à leurs aînés en échange de leur expérience.

Au début de l’automne, les grands mâles quittent le groupe pour rejoindre les femelles sur les lieux de brame.
Pendant toute la période de rut, le mâle veille sur son harem de biches et en expulse tout autre prétendant.
C’est la seule période de l’année où le cerf, habituellement placide devient violent.

Les duels sont ritualisés. Les deux mâles paradent et s’intimident. Si aucun ne cède, bois contre bois, chaque adversaire tente de déséquilibrer son rival. Ces combats sont très violents. Certains mâles ont des bois cassés, d’autres des plaies béantes et dans le pire des cas, le vaincu meurt.

Une fois l’accouplement terminé, le mâle réalise la « chandelle », une ruade spectaculaire pour se dégager, propulsant la femelle en avant.

Vers la mi-octobre, les mâles reproducteurs quittent les futures mères pour rejoindre leur groupe.

Huit mois, plus tard, entre mai et juin, la biche met au monde un seul petit. Le faon né avec une jolie livrée mouchetée qu’il perd dès l’âge de 3 mois.

Le petit pèse environ 7 kg et les deux premières semaines, il reste couché près de sa mère. Il en profite pour téter et prendre 400 grammes par jour.
Dès l’âge de 6 mois, le faon est sevré.


Pour le daguet (l’aîné), la nouvelle période de rut signifie la séparation. Le mâle dominant le chasse alors de la cellule familiale.

La chasse et la protection du cerf

Le cerf est chassé par l’homme depuis 35 000 ans. Cette chasse s’est codifiée au cours du Moyen Age pour devenir la chasse à courre ou vénerie.

Aujourd’hui, quelques équipages perpétuent la tradition de la vénerie. Mais, la chasse à tir ou en battue est pratiquée par beaucoup plus de chasseurs.
Cette chasse est très réglementée.
Depuis 1963, en France, un « plan de chasse » fixe annuellement des quotas. Cependant, ce quota n’est jamais atteint. Il en résulte un fort accroissement de la population qui a pratiquement doublée en 10 ans.

Dans les forêts d’Europe centrale et d’Amérique du Nord, les cheptels sont régulés naturellement par les prédateurs comme le lynx, le loup ou l’ours.
En Europe, la chasse est l’unique moyen d’éviter une surpopulation.

En Ecosse, la lande est un paradis pour les cerfs. La population de près de 300 000 animaux y vit en toute tranquillité.

L’élevage du cerf est une pratique commune en Angleterre et en Nouvelle-Zélande. Il se développe en France.
Ce développement des élevages pour la commercialisation de la viande constitue un danger pour l’espèce et surtout son patrimoine génétique. En effet, ces cerfs perdent rapidement leur caractère sauvage à cause de manipulations zootechniques et des croisements.



Les bois du cerf



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