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Le Ratel

Ratel




Le Ratel ou Zorille du Cap (Mellivora capensis) est la seule espèce de la sous-famille des Mellivorinés et du genre Mellivora. Depuis plusieurs décennies, la seconde dénomination vernaculaire est tombée en désuétude au profit de la première, le ratel.

C’est un petit carnivore de la famille des Mustélidés mesurant environ 75 cm de long et 30 cm au garrot à l’âge adulte et qui a la réputation d’être un teigneux[1]. L’adulte et le jeune sont noirs sur le ventre, les pattes, la queue et la partie inférieure de la tête jusqu’aux yeux. Il est blanc sur le crâne, du front jusqu’au haut du cou, et il est blanc-gris sur tout le dos. Le ratel possède des griffes d’environ 4 cm de long à l’âge adulte.

Le mâle adulte pèse environ 12 kg, mais la femelle est moins lourde : elle ne dépasse pas les 6 kg. Sa longévité à l’état sauvage n’est pas connue, mais il peut vivre jusqu’à 26 ans en captivité.

Il occupe des habitats variés, aussi bien désertiques ou semi-désertiques (steppes) que les divers types de savanes et les zones arborées, y compris les galeries forestières en zones semi-désertiques. Il est principalement terrestre mais, friand de miel, il peut aussi grimper aux arbres pour atteindre les ruches sauvages. Le mâle adulte vagabonde sur un territoire de plus de 500 km2 et peut parcourir facilement 10 km en une heure. La femelle possède un territoire plus petit (environ 100 km2) mais lorsqu’elle cherche sa nourriture ou élève son petit elle peut avoir un territoire qui couvre 150 km

On le trouve du nord de l’Inde à la Péninsule arabique et dans toute l’Afrique subsaharienne sauf à Madagascar. Sa distribution géographique et ses habitats se superposent parfaitement à ceux de son associé alimentaire, l’oiseau indicateur, quelle qu'en soit l'espèce

À l’instar du blaireau eurasiatique (Meles meles), le ratel est omnivore. Outre les reptiles comme les serpents, même les plus dangereux, qui sont des mets de choix pour lui (aucune de leurs cachettes ne lui échappe), les trois-quarts de ses proies sont attrapées sous terre : termites, scorpions et vers de terre, qu’il déterre facilement grâce à ses longues griffes de 4 cm. Ce qui ne l’empêche pas de s’attaquer à des proies de sa taille telles que des porc-épics ou des lièvres, et même beaucoup plus grosses que lui, comme des gnous ou des antilopes. Il n’hésitera pas à se battre avec un lion, une hyène ou un guépard pour défendre sa proie car c’est un teigneux, même si les gros carnivores comme les lions et les léopards ne se gênent pas pour le manger.

Un de ses mets préférés est le miel (d’où son nom, Mellivora signifiant « mangeur de miel ») et, à ce titre, il convient de signaler un des cas les plus remarquables de mutualisme. En effet, le ratel s’associe avec l’indicateur, un oiseau (ordre des Piciformes, famille des Indicatoridés) qui chante de façon spécifique et répétitive pour mener ce carnivore, en voletant bas devant lui, à un nid d’abeilles. Le ratel ainsi appâté ouvrira, au moyen de ses robustes griffes, la ruche sauvage dont il mangera la majorité du miel, laissant à l’oiseau les larves et la cire dont ce dernier n’aurait pu disposer sans cette aide appropriée.

Pour s’hydrater, le ratel peut manger aussi des tsamas, une certaine variété de melon remplie à 99 % d’eau.

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