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Vipère aspic

Vipère aspic 




Très commune en France et dans plusieurs pays d’Europe, la vipère aspic (Vipera aspis) possède un appareil venimeux perfectionné. Malgré nos craintes, cette vipère n’attaque que si elle est acculée. Il existe cinq sous-espèces de Vipère aspic qui possèdent des robes différentes.




Portrait de la vipère aspic

La vipère aspic (Vipera aspis) est facile à identifier :
Son corps est lourd et sa queue courte, contrairement aux couleuvres
Sa tête, plate, est triangulaire, à rostre très légèrement relevé
Ses pupilles sont fendues verticalement

La couleur de la vipère aspic varie en fonction des régions et des habitats. Le fond peut être gris clair, gris jaunâtre, brun-rouge, orangé ou noir uni dans le cas de mélanisme.

Le dessin dorsal est fait de taches quadrangulaires plus ou moins foncées, pouvant se rattacher en une bande ondulée ou en zigzag.

La pointe de la queue est souvent jaune ou orangée.

La longueur varie de 60 à 80 cm, exceptionnellement 90 cm.


En plaine, les vipères aspic hivernent généralement seules. En montagne, les vipères peuvent migrer d’une centaine de mètres pour hiverner en groupe. L’hibernation peut durer jusqu’à 6 mois dans les régions les plus froides.

Chaque vipère aspic possède son domaine vital dans lequel le serpent se déplace. Ce territoire varie de 990 à 5 280 m² pour les mâles et de 300 à 4 320 m² pour les femelles.

Cette vipère, active le jour au printemps et en automne, devient crépusculaire voire nocturne en été.
L’activité dépend des conditions climatiques.

Les mâles ont une période d’activité plus longue que les femelles, entrent en hivernage plus tard et en sortent plus tôt.

L’habitat de la vipère aspic

Cette vipère vit sur les talus, dans les fossés ou les sentiers mais toujours près de buissons où elle peut se réfugier.

Vipera aspis aspis est la plus répandue. On la trouve principalement en Espagne, dans le centre et le midi de la France, en Suisse et en Italie.



Vipera aspis atra est présente dans le sud-est des Alpes et dans une partie de l’Italie

Vipera aspis francisciredi habite du sud de la Suisse à l’Italie centrale et à l’île d’Elbe

Vipera aspis hugyi vit dans le sud de l’Italie

Vipera aspis zinnikeri évolue dans les Pyrénées et en Gascogne

Le développement de l’agriculture a entraîné d’importantes modifications des milieux. Les bocages et clairières sont favorables à la vipère aspic.

Reproduction de la vipère aspic

La femelle est ovovivipare. L’accouplement s’effectue en général au printemps, peu après l’hibernation. Les petits naissent fin août ou en septembre. Le nombre varie de 5 à 15.

A une température constante de 31°C, le développement embryonnaire dure 59 jours. La durée de la gestation varie en fonction de la température moyenne : 92 jours à 26°C, 74 jours à 28°C.


Les vipères de nos régions tempérées sont sexuellement mûres entre 3 et 5 ans.

Quand deux mâles se rencontrent au moment de la reproduction, ils se livrent à un combat rituel. Ils luttent corps à corps, cous entrelacés, chacun s’efforçant d’attirer à lui la tête de l’adversaire. Ils ne se mordent jamais.

On a observé des regroupements liés à la reproduction. Ces groupes sont généralement formés d’une femelle reproductrice et de plusieurs mâles. Ils sont appelés « boules » ou « nœuds de vipères ».

Le taux de mortalité au cours de la première année est inférieur à 50%.

Une vipère aspic peut vivre plus de 20 ans.

L’alimentation de la vipère aspic

Cette vipère chasse les rongeurs, les lézards et les petits oiseaux. Elle chasse à l’affût et se sert de ses redoutables crochets. Elle attend qu’une proie passe à sa portée puis frappe en un éclair, en injectant à la victime une dose mortelle de venin.

A partir de là, il ne lui reste plus qu’à suivre la proie en attendant que le venin fasse son effet. Pour pister un rongeur, elle se sert de sa langue, qu’elle sort et rentre pour recueillir les molécules qu’elle transporte jusqu’à l’organe récepteur : l’organe voméronasal ou organe de Jacobson.

elle peut reconnaître une proie, la pister, l’attaquer puis la retrouver si elle s’échappe après la morsure.

Après avoir retrouvé sa proie, elle l’ingère immédiatement en commençant par la tête. Le venin contient des enzymes qui permettent de digérer les proies plus importantes.

La vipère aspic et l’homme

Cette vipère est venimeuse. Sa morsure nécessite un sérum antivenimeux. Cette morsure est rarement mortelle pour l’homme. Cependant, on enregistre environ trois décès par an en France.
Le poison entraîne des douleurs, des vomissements, des oedèmes et plus rarement une syncope.

Craintive, elle peut devenir dangereuse si on l’accule. En cas de danger, elle se redresse, ouvre sa gueule tout en faisant basculer ses crochets vers l’avant.
Il est fortement déconseillé d’insister si elle commence à dresser son cou en forme de S et émet un sifflement. L’attaque est en général rapide suite à cette tentative d’intimidation. Il faut savoir qu’en temps normal, elle est inoffensive et n’attaque que si on l’empêche de fuir ou si on essaie de l’attraper. Au repos, ses crochets restent repliés dans une gaine molle le long de son palais.

Il faut souligner que la vipère aspic est utile car elle contribue à réguler la population des rongeurs nuisibles aux cultures.

mohameddouhaji7@gmail.com