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Tortue luth

Tortue luth





La tortue luth (Dermochelys coriacea) est la plus grande tortue de mer mais également la plus grosse tortue du monde.
Cette tortue a cependant un point faible : elle ne peut rétracter sa tête ce qui en fait une cible facile pour les prédateurs comme les requins.
La tortue luth possède une autre caractéristique exceptionnelle du fait qu'elle ne possède pas de véritable carapace.


Portrait de la tortue luth

Cette tortue est la géante des reptiles marins, après le crocodile marin, avec une longueur maximum de 2,40 m pour un poids record de 950 kg.
Proportions moyennes : 2 m de long pour 600 kg
Sa dossière peut peser jusqu’à 500 kg.

Son corps, bleu foncé à presque noir, est orné de taches claires. Il est à noter que la tache qui se situe sur le crâne est unique pour chaque individu.

Mais la tortue luth n’est pas seulement la plus grosse tortue du monde, elle fait aussi figure d’exception en raison de sa carapace originale.
Le terme de carapace n’est d’ailleurs pas vraiment adapté à cette tortue car son corps est seulement protégé par des centaines de petites plaques osseuses, irrégulières et indépendantes les unes des autres.
Ces plaques sont recouvertes d’une peau lisse à consistance de cuir.

Cette caractéristique évoque l’instrument de musique d’où son nom de « luth ».

C'est la seule représentante contemporaine de la famille des Dermochelyidae, le clade des tortues à dos cuirassé, connu aussi par diverses espèces fossiles, dont certaines géantes comme Archelon.
Archelon vivait au Crétacé supérieur et mesurait environ 4 m de long. Il existe de nombreuses similitudes entre cette tortue préhistorique et la tortue-luth.

La tortue-luth ne possède ni griffes, ni écailles.

On ignore encore beaucoup de choses sur la vie marine de cette tortue.
Elle a par exemple été observée à plus de 1000 m de profondeur ce qui démontre qu’elle est restée en apnée environ 80 minutes.
Peut-être est-elle capable de records encore plus impressionnants.

La longévité exacte de cette tortue n’est pas connue.

Habitat et alimentation

La tortue luth habite toutes les mers chaudes du globe. Lors de ses longues plongées, elle ne fait qu’une bouchée des poissons et mollusques.
Cependant, son plat favori est constitué de méduses. Son menu comprend également des algues et des oursins.

Cette tortue peut absorber une cinquantaine de grosses méduses par jour et en retirer près de 10 kg de protéines.
Son œsophage est adapté à ce type de nourriture flasque. Il est garni de papilles, sortes d’épines mobiles et cornées qui, non seulement contribuent au broyage des aliments mais aussi emprisonnent la méduse lors de la régurgitation de l’eau de mer.

Hélas, ce dispositif devient fatal lorsqu’elle avale par erreur un sachet plastique dérivant dans l’eau car elle meurt alors étouffée.

En consommant beaucoup de méduses, cette tortue participe à l’équilibre de son biotope. Depuis maintenant plusieurs années, les populations de méduses sont en nette progression au point que l’on parle certains étés « d’invasion de méduses ».
Il est donc primordial de protéger les prédateurs de la méduse.

Reproduction

Au moment de pondre ses œufs, elle doit quitter la mer. C’est un effort considérable pour elle que de se traîner sur le sable pour enfouir jusqu’à 1000 œufs en plusieurs fois au cours de la saison.
Au moment de la ponte, elle souffle bruyamment et « pleure ».
En fait, elle élimine le trop plein de sel accumulé par son organisme. Ce surplus s’écoule par des glandes spéciales situées près des yeux.

Concernant la ponte, les scientifiques sont confrontés à une autre énigme. Chaque femelle pond des œufs fertiles mais également dans la même proportion des œufs stériles. A quoi servent ces œufs non viables ? Nul ne le sait pour le moment.

Les petites tortues sortent après une incubation qui varie de 60 à 70 jours.

Migration

La migration des tortues marines n’a pas encore été totalement élucidée. Plusieurs facteurs rentrent apparemment en ligne de compte dont le magnétisme terrestre. Les tortues marines ne sont d’ailleurs pas les seules à posséder ce don de l’orientation. Quelques autres tortues terrestres se repèrent également très bien sur de longues distances. La tortue sillonnée, par exemple, peut parcourir plusieurs kilomètres dans le Sahel et retrouver un terrier qu’elle avait creusé lors d’une précédente saison.

La tortue luth est en tout cas l’une des plus grandes voyageuses. Mais, ses migrations ne sont pas toutes liées à la reproduction.
Très friande de méduses, elle suit la migration de sa proie favorite. On l’a croise de l’océan Indien jusqu’aux eaux froides du Groenland.
Les scientifiques pensent qu’elle y poursuit les méduses. Elle parcourt ainsi plusieurs milliers de kilomètres en suivant le Gulf Stream.

En 2005, la WWF a publié un article relatif à l'observation de plusieurs spécimens:

" Après 4 mois de suivi Argos des tortues luth, les données recueillies par télédétection démontrent à nouveau l’extrême adaptation de cette espèce à la haute mer.

Palana, Apotilï, et Yalimapo, les trois femelles équipées fin juillet au sein de la Réserve Naturelle de l'Amana, sont maintenant toutes à plus de 4000 Km de distance de leur site de départ. Elles continuent leur nage à un rythme soutenu, maintenant une moyenne de plus de 100 Km parcourus par semaine depuis leur départ de Guyane !

Leurs plongées restent bien mystérieuses, mais impressionnantes ; ainsi Yalimapo est descendue à 1 020 m de profondeur ! Pour quelle raison ? Recherche de nourriture, nécessité de fuir un prédateur, ou un autre danger, nul ne le sait."

Protection de la tortue luth

Encore mal connue, la tortue luth survit dans des conditions difficiles.

Sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l'urbanisation du littoral. Elle figure sur la liste de l'UICN des espèces en voie de disparition et fait l'objet de conventions et de programmes internationaux de protection et de conservation.

Pour sauver cette tortue, le WWF et de nombreux autres organismes de protection ont installé des écloseries en Guyane et surveillent les plages de ponte.
En effet, chaque année, les plages de Guyane accueillent plusieurs centaines d'individus.

Le Parc national Mayumba, au Gabon, a également été crée afin de protéger le plus grand rassemblement de spécimens venus se reproduire.


mohameddouhaji7@gmail.com