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Tortue Imbriquée (Tortue à écailles)

Tortue Imbriquée  (Tortue à écailles)






La tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ou tortue à écailles est la tortue de mer qui a été la plus chassée pendant des siècles. Malheureusement pour cette tortue, sa carapace ornée de superbes écailles était très recherchée pour la fabrication d’objets usuels.
La tortue imbriquée est essentiellement spongivore c’est-à-dire que son menu, dans certaines zones, est essentiellement composé d’éponges.


Portrait de la tortue à écailles

La forme et la couleur de cette tortue varient selon l’âge. Les juvéniles présentent une carapace avec des écailles brunes assez foncées, couleur de la corne.
Plus âgée, la tortue à écaille ressemble beaucoup à la tortue verte avec laquelle on l’a confond parfois.
Mais, la tortue imbriquée est plus petite. Sa taille n’excède pas 100 cm pour un poids maximum d’environ 70 kg.

De plus, un moyen mnémotechnique fourni par Sophie BEDEL, Co-animatrice Commission "Sensibilisation et Communication", Groupe Tortues Marines France: La tortue verte possède deux écailles entre les yeux formant un trait VERTical et quatre écailles latérales juxtaposées.

On l’a reconnaît également à sa mâchoire supérieure allongée qui se termine par un bec saillant recourbé vers le bas.

Cette forme caractéristique de la mâchoire supérieure lui a valu son surnom de tortue à bec de faucon.
Le surnom de tortue imbriquée lui vient des écailles de la dossière, qui sont imbriquées les unes sous les autres, un peu comme les ardoises d’un toit.

Irascible, cette tortue mord tout ce qui passe à sa portée. Son cou, très mobile, lui sert à saisir les proies. Elle peut également poursuivre un poisson sur de longues distances.

Elle peut nager à plusieurs centaines de kilomètres de toute terre. Elle est rapide et légère dans l’eau. Sa vitesse de pointe a été calculée à près de 25 km/h.

Comme la tortue-luth, elle est incapable de rentrer sa tête. Elle est également sourde car ses tympans sont remplacés par de la peau écailleuse. Par contre, elle a une très bonne vue.

Leur longévité est évaluée entre 30 et 50 ans mais elle n’est pas connue avec précision.

Habitat et alimentation

C’est une tortue qui apprécie les fonds peu profonds côtiers bien qu’elle soit capable de plonger à plus de 50 m de profondeur. Elle évolue dans toutes les mers tropicales. C’est une espèce plutôt grégaire qui revient dans son habitat entre les migrations.
Les migrations sont mal connues. On sait seulement que cette espèce peut parcourir plusieurs milliers de kilomètres.

Son régime alimentaire est très varié et se compose de poissons, de crustacés, de méduses, de la célèbre et dangereuse physalie, d’algues brunes et de mollusques. Cependant, dans les récifs coralliens, elle se nourrit essentiellement d’éponges.
D’après les études, elle sélectionne soigneusement certaines espèces d’éponges. Son bec saillant est bien adapté au découpage des éponges.
Elle est immunisée contre les éponges toxiques, par contre, sa chair devient elle-même très toxique dans les zones où elle se nourrit exclusivement d’éponges.

Reproduction

C’est sur certaines plages de l’océan Atlantique et de l’océan Indien que les femelles viennent pondre. Cette ponte n’est pas annuelle mais s’effectue tous les 2 ou 3 ans en moyenne pour chaque femelle.
La femelle pond de 2 à 5 fois environ tout au long de la saison de reproduction qui s’étale sur 6 mois. Elle peut pondre à chaque fois jusqu’à 50 œufs qu’elle dépose au fond d’un trou qu’elle aménage elle-même.
Contrairement à la tortue-luth, elle ne revient pas toujours sur la même plage bien que comme la plupart des tortues marines, mâles et femelles reviennent près de leur plage de naissance pour se reproduire.

pendant plusieurs années sans avoir de contact avec un mâle. Il est vrai que l’océan est vaste et que les rencontres sont très aléatoires.

Sur 100 petits, à peine 2 atteignent l’âge adulte. Leur maturité sexuelle est tardive, entre 5 et 20 ans selon les sources.
Mais, cette maturité sexuelle tardive est compensée par une grande fécondité des femelles.

Les principaux lieux de ponte se situent dans les Caraïbes, au Brésil au Surinam, en Guyane française, en Australie, aux Seychelles, sur l’île Cousin en océan Indien ainsi qu’au Mexique.
Il reste également quelques lieux de ponte sur la côte ouest-africaine.

Protection de la tortue à écailles

Durant des siècles, la carapace de cette tortue a fourni un matériau avec lequel on a fabriqué quantité d’objets usuels : l’écaille.
On a réalisé avec cette matière des peignes, des poudriers ou des montures de lunettes.

La création de matériaux synthétiques imitant l’aspect de l’écaille a permis de considérablement ralentir la chasse intensive dont cette tortue était la cible. Un trafic illégal reste cependant actif.

Cependant, la tortue à écailles reste menacée et la diminution des grands lieux de rassemblement pour la ponte en apporte la preuve.

Les populations sont presque partout en déclin et malheureusement, la tortue à écailles est inscrite comme une espèce en danger critique d’extinction.

De vastes programmes de protection ont cependant été mis en place comme pour les 6 autres espèces de tortues marines.
Depuis 10 ans, on a constaté une légère augmentation des effectifs dans certaines zones bien protégées.
Ces résultats sont encourageants et grâce à la persévérance des associations et des scientifiques, peut-être arriverons-nous à sauver ces superbes créatures.


mohameddouhaji7@gmail.com