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Phacochère

Phacochère






Le plus médiatique des phacochères est Poumbaa, l'une des stars du film « Le Roi lion ». Le phacochère est le cousin africain du sanglier.
Muni de quatre défenses aiguisées, le phacochère peut sérieusement blesser des prédateurs comme le lion ou le lycaon et même l’homme.

Le phacochère fait partie de la famille des Suidae et de la sous-famille des Phacochoerinae. Il existe deux espèces de phacochères:

Phacochoerus aethiopicus (phacochère du Cap)
Phacochoerus africanus (phacochère commun)

Portrait du phacochère

Le phacochère est reconnaissable à son corps gris, en forme de tonneau, et à sa tête large et lourde, recouverte de grosses verrues. De sa bouche dépassent quatre canines bien aiguisées et de bonne taille. Les deux supérieures sont recourbées vers le haut. Le corps du phacochère est recouvert de soies clairsemées, elles sont plus fournies sur la nuque et le dos où elles forment une crinière bien marquée.

Les défenses sont en fait des canines très développées ; chez les plus vieux individus, ces défenses peuvent mesurer jusqu'à 6o cm de longueur !

Le phacochère est en fait gris ou noir, mais, comme il se roule souvent dans la boue, il paraît le plus souvent rouge ou jaune !

L’animal porte une sorte de moustache blanche à la mâchoire inférieure et un pinceau de poils raides à l'extrémité de la queue. Les femelles sont toujours plus petites. Elles n'ont pas de verrues ni d'aussi grandes canines.

On distingue facilement le mâle de la femelle aux 2 paires de grosses « verrues » qu'il porte sur les joues.
Sa vue est relativement médiocre ; heureusement, elle est compensée par son ouïe très fine et son excellent odorat.

Le poids du phacochère varie de 50 à 150 kg ; il mesure de 65 à 80 cm au garrot.

Sa longévité est d’environ 25 ans.

Les ancêtres du cochon

Les animaux suiformes, regroupant hippopotames, pécaris et suidés tels que le sanglier ou le phacochère, figurent parmi les plus primitifs des ongulés. C'est en effet vers le milieu de l'Éocène, il y a entre 50 et 45 millions d'années, que cette branche d'animaux omnivores s'est séparée des autres artiodactyles, orientés vers une spécialisation dans la rumination de végétaux saisonniers.
La lignée des entélodontes, sangliers géants vivant en Europe et en Amérique du Nord, s'éteignant au cours de l'Oligocène, les porcins actuels deviennent majoritaires et se répandent en Eurasie à cette époque, il y a entre 37 et 25 millions d'années.

Parmi ces ancêtres d'alors figure notamment le petit Paleocborus, déjà porteur de canines orientées vers le haut et habitant des régions boisées de l'Inde. L'excellente capacité d'adaptation des porcins aux changements climatiques bouleversant l'ère tertiaire va permettre leur prolifération rapide au cours du Miocène. Ils pénètrent ainsi en Afrique, dix millions d'années avant que les hippopotamidés n'apparaissent sur ce continent, et que le Platygonus, premier aïeul identifié des pécaris, n'entame sa lente colonisation des deux Amériques.

L'étude des fossiles souligne que l'installation en Europe occidentale des porcins se fera par l'intermédiaire d espèces asiatiques telles que le Sus minor, autour de 4,5 et 2,5 millions d'années, ou encore le Sus Strozzi, très proche de l'actuel sanglier à verrues des Philippines, mais qui s'éteindra vers 700 000 ans avant notre ère. C'est d'ailleurs de cette époque que datent les premiers restes du Sus Scrofa, le sanglier.

Datant de 20 000 à 15 000 ans, les peintures rupestres des grottes espagnoles d'Altamira attestent que le sanglier devint ensuite assez rapidement une cible de chasse des hommes préhistoriques, puis un animal dont l'élevage fut facilité par sa docilité en captivité et de faibles aptitudes à « l'évasion ». C'est ainsi que le sanglier est à l'origine directe du porc d'élevage, comme l'indique le nom de ce dernier: Sus Scrofa domesticus.

Mode de vie et habitat du phacochère

Ce sanglier des savanes vit dans les buissons épineux des forêts et des savanes boisées d’Afrique. Le phacochère est très répandu dans les réserves d'Afrique tropicale, du Ghana à la Somalie, jusqu'en Afrique du Sud.

Lorsqu'il est dérangé, il part en trottinant avec sa queue dressée en l'air, ce qui lui donne un air très comique.

Ses yeux sont haut placés sur le côté de la tête et lui permettent de scruter les alentours tout en mangeant à genoux.
Il est en effet obligé de s'agenouiller pour manger : ses pattes avant sont trop longues par rapport à la longueur de son cou.

On peut aussi le voir dans les zones boueuses proches de l'eau. En effet, il adore se rouler dans la boue. En saison sèche, il déterre avec ses défenses les tubercules, les bulbes et les racines.
Chaque groupe familial comprend une ou deux femelles avec leurs petits. Les mâles vivent le plus souvent à l'écart. Ils se combattent souvent front contre front, crinière dressée, en se poussant pour se déséquilibrer.

Reproduction du phacochère

Lors du rut, le mâle poursuit la femelle et tourne autour d'elle.
La laie vient tout juste de quitter ses petits qu'elle cherche déjà un autre territoire pour mettre bas une nouvelle portée.

Les marcassins naissent avec un pelage gris-rose. Ils restent durant le temps de l'allaitement, soit quatre mois, dans le terrier.
Ce terrier sert de nursery, mais aussi de dortoir.

La femelle du phacochère met bas dans un terrier, souvent emprunté à un oryctérope, et qu'elle a préalablement garni d'une litière de végétaux.

Elle assemble également des branchages pour obstruer les orifices et assurer ainsi la régulation thermique du lieu, car les petits naissent protégés seulement d'un faible duvet. De fait, la température du terrier s'élève à 30°C, avec parfois un taux d'humidité de 90%!

La peste porcine

L'Afrique connaît également le phénomène de transmission de la maladie entre porcins domestiques et sauvages. La peste porcine africaine, véhiculée par un genre de tique, est mortelle chez les porcs d'élevage, alors que ses conséquences sont nulles chez les porcins sauvages, plus résistants.

Ce problème est à l'origine de grandes campagnes d'éradication de phacochères, d'hylochères et de potamochères. Dans ces régions, cependant, les motifs sanitaires de l'abattage sont renforcés par le fait que certaines maladies d'origine porcine sont transmissibles à l'homme. C'est notamment le cas de la maladie du sommeil, liée à un parasite du sang, le trypanosome.

Si la mouche tsé-tsé, friande du sang des suidés et des bovins comme de celui des humains, est directement responsable de l'inoculation du virus, venir à bout de l'insecte reste impossible, et ce sont donc les porcins sauvages qui sont éliminés.


mohameddouhaji7@gmail.com