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l'Orque

Orque 





Baptisé aussi épaulard ou « Baleine tueuse », l’Orque (Orcinus orca) est le plus grand de tous les dauphins.
Cet impitoyable prédateur qui allie sauvagerie et beauté suscite autant d’émerveillement que d’effroi.
Il est à noter que les dictionnaires attribuent le genre féminin au mot orque bien que l'usage du masculin soit assez répandu. Par contre, l'appellation "épaulard" est devenue obsolète.


Une date importante

Le 16 juillet 1964 marque un changement radical dans nos rapports avec les orques.
Ce jour là, un orque est harponné au Nord de la côte canadienne. Le but est qu’il serve de modèle pour une sculpture que l’on veut ériger à l’aquarium de Vancouver.

L’orque survit à sa capture. Après 55 jours de jeun, il accepte enfin de se nourrir. Il engouffre 100 Kg de poissons par jour.
Cet orque devient la coqueluche du public. Tout le monde accourt pour voir de près cet inattendu pensionnaire. Les enfants le surnomment Mobidole.
Malheureusement, Mobidole meurt un mois après.
Pourtant, cet épisode tragique marque le début d’études sérieuses sur celui que l’on surnommait jusqu’à présent « la baleine tueuse ».
Et en 40 ans d’études, ce prétendu tueur sanguinaire s’est révélé être un animal particulièrement sensible et intelligent.


Portrait de l’orque

L’orque fait parti de l’ordre des cétacés et de la famille des delphinidés.
Un mâle peut atteindre 9 m de long pour un poids de 8 à 9 tonnes.Les femelles n'atteignent que 7 m et pèsent 4 tonnes.
Malgré ses proportions imposantes, l’orque est très agile et peu de mammifères marins peuvent lui échapper.


Il peut atteindre une vitesse de pointe de 45 Km/h.
C’est un joueur qui adore exécuter des figures acrobatiques au-dessus des vagues.
C’est un spectacle impressionnant que de voir cette masse surgir subitement à la verticale et retomber dans un fracas assourdissant.
Toutes les parties de son corps sont utilisées pour « jouer » et « communiquer ».
Il aime particulièrement dresser sa queue hors de l’eau et la faire osciller de droite à gauche.

On distingue le mâle de la femelle grâce à la grande nageoire dorsale triangulaire.
Si de nombreuses troupes d’orques sont grégaires, d’autres par contre, sont des transhumants.
Ces troupes de migrateurs ont d’ailleurs un comportement très différent.
Elles sillonnent les océans dans le plus grand silence. En 3 mois, elles peuvent faire plus de 1 000 km. Ce sont des individus plus téméraires qui n’hésitent pas à s’attaquer aux baleines et grands mammifères marins.


En liberté, un mâle vit en moyenne 29 ans et une femelle 50 ans. Certains orques atteignent l'âge honorable de 80 ans.

Une communication complexe

L’orque possède un langage très subtil qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Il dispose pour cela d’un sonar situé dans la partie proéminente de son front appelé Melon.
On a constaté que chaque troupe possède son propre langage. Il est composé d’une douzaine de sons de base et d’un vaste répertoire de modulations.
On peut identifier chaque famille grâce à ses sons dont les modulations sont uniques.
Les familles semblent se transmettre ce langage de générations en générations.

Même si l’on n'en connaît pas la signification, il est évident que chaque fois qu’un orque assène de vigoureuses claques sur l’eau avec ses nageoires pectorales, le bruit émit a une signification précise.
Sa puissance est telle que le bruit se répercute à plusieurs kilomètres.


Deux études publiées le 27 avril 2004 dans la revue Nature montrent l’impact de l’action humaine sur les chants des orques.

Chaque jour, vingt-deux bateaux emmènent des touristes au large des côtes de l’Etat de Washington, aux Etats-Unis, pour observer les orques . Cette activité a explosé au cours de la décennie 1990-2000, expliquent Rus Hoelzel et ses collègues, créant un bruit de fond permanent. En comparant les enregistrements de cris d’orques au cours de plusieurs périodes, les chercheurs ont constaté que les orques, très probablement dérangés par tout ce vacarme, avaient allongé la durée de leurs appels depuis que l’augmentation du nombre de bateaux.

La solidarité avant tout. Reproduction

Les orques vivent en groupe de 5 à plus de 100 individus. Très uni, chaque clan représente une famille qui communique en permanence.
On a observé une entre aide peu commune dans le monde animal.
Quand un orque est en difficulté, les autres viennent le secourir. Ils l’aident à remonter à la surface et le soutiennent.
Lorsqu’une mère est sur le point de mettre son petit au monde, une autre femelle vient l’assister. Elle aide à porter le nouveau-né jusqu’à la surface pour qu’il puisse respirer.


Une femelle ne met au monde qu’un seul petit environ tous les 3 ans. La gestation est de 16 à 17 mois et la lactation dure au minimum un an. Elles ont leur premier-né vers 15 ans et mettent au monde des petits jusqu'à environ 30 ans. Les liens qui unissent mère et petits durent toute la vie.
Le mâle qui commence à se reproduire à partir de 12 ans accorde ses faveurs à plusieurs femelles.


Le bébé mesure 2 m à 2,50 m de long environ à la naissance pour 180 à 200 kg. Il n'a pas de lèvres donc ne peut pas téter tout seul. Sa mère doit contracter sa glande mammaire pour que le lait puisse gicler. Ce lait, très riche, nourrit le petit pendant 6 mois. Il ne quitte pas sa mère et apprend toutes les techniques de survie. Les jeunes restent toute leur vie dans le clan familial. Un jeune n'a que 60% de chance de survivre au delà de un an.

Les techniques de chasse

Les techniques de chasse dépendant de l’environnement et des proies éventuelles.
Pour chasser des bancs de poissons, le groupe s’éparpille tout en maintenant le contact par des cris ininterrompus. Ils rabattent ainsi le banc à un endroit bien précis.
Par contre, quand il s’agit de chasser des lions de mer ou des otaries, l’orque garde un silence total.
Il patrouille au bord du rivage puis dans une violente attaque s’échoue pratiquement sur le sable pour happer sa proie.

La chasse à la baleine démontre particulièrement l’intelligence de l’orque.
Cette chasse se fait en groupe. Il pourchasse tout d’abord un seul individu pour l’isoler et l’épuiser. Ensuite, une partie du clan immobilise la baleine en lui saisissant les nageoires tandis que les autres lui infligent des blessures mortelles à la tête.
La baleine est dévorée vivante.
Cette technique peut sembler particulièrement cruelle. Cependant, on a observé que certains clans se précipitent sur la tête du cétacé pour bloquer l’évent et l’étouffer en le noyant.
Cela démontre que les orques ont parfaitement assimilé les besoins respiratoires de la baleine.


Il est important de noter qu’aucun orque n’a jamais attaqué un homme.


les dents de l'orque 



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