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Le sphénodon

Le sphénodon 



Véritable fossile vivant venu tout droit de la préhistoire, le sphénodon ou tuatara est aujourd’hui l’unique représentant de l’ordre des rynchocéphales.
Les sphénodons ou rhynchocéphales constituent un groupe ancien de lépidosaures. Ils représentent une lignée à part dans l’évolution des diapsides qui ont conduit aux lézards et aux serpents.






L’évolution du sphénodon

La lignée évolutive qui a conduit aux lépidosaures actuels, les nombreuses espèces de lézards et serpents modernes, prend naissance chez un ancêtre de type éosuchien au Permien inférieur.
Un troisième groupe de lépidosaures, les sphénodons, n’a pas rencontré un tel succès.

Les lépidosauriens forment l’immense majorité des reptiles actuels, soit près de 6 000 espèces. Les plus connus sont les lézards et les serpents, et le plus rare, le sphénodon.

Les sphénodontiens ou rhynchocéphales sont apparus au Trias supérieur et bon nombre d’entre eux évoluèrent pendant le Jurassique.
Ils ont été florissants pendant tout le mésozoïque et ils ont occupé des niches écologiques variées.
Certains étaient insectivores, d’autres de plus grande taille pouvaient brouter la végétation.
Par la suite, ces membres commencèrent à décliner, reculant face aux véritables lézards, déjà bien implanté à l’époque.
Les vrais lézards, apparus au Jurassique, se sont différenciés rapidement. Dès le Crétacé, on retrouve des groupes qui seront à l’origine des familles actuelles.


Le seul survivant des rhynchocéphales est le tuatara, sphenodon punctatus, que l’on trouve uniquement en Nouvelle-Zélande.
Cet archipel n’a jamais été colonisé par des lézards de grande taille qui auraient pu le concurrencer.

On a identifié une autre espèce de sphénodon sur l’île North Brother, dans le détroit de Cook : sphenodon guentheri.

Le sphénodon est protégé, notamment du kiore, un rat, Rattus exulans, introduit par l’homme. On sauvegarde également cette espèce grâce à l’incubation artificielle.

Portrait du sphénodon

Ce reptile qui peut mesurer jusqu’à 80 cm est vraiment étonnant. Il possède trois yeux et peut retenir sa respiration durant une heure.

Il possède des caractères anatomiques que l’on retrouve chez les lézards primitifs. Le plus surprenant est ce troisième œil.
En effet, on remarque, au sommet de son crâne, un petit orifice qui correspond à un troisième œil. Aujourd’hui, cet œil n’est sans doute plus fonctionnel.

L’autre particularité du sphénodon est qu’il ne respire généralement que toutes les 7 secondes.
Au repos, il peut retenir sa respiration pendant une heure.

Son poids peut dépasser un kilo.

Le sphénodon est encore appelé hattérie ponctuée. D’apparence massive, il évolue la tête haute. Sa crête dorsale et cervicale, constituée d’écailles cornées mobiles, lui a valu le sobriquet de tuatara (porteur d’épines) par les Maori.


Le sphénodon est dépourvu d’oreilles externes et possède de chaque côté du crâne deux grandes ouvertures.


Comme les lézards, le sphénodon est capable de laisser sa queue à un prédateur. Mais la partie qui repousse est plus courte que le bout de queue perdu et sa couleur est différente ainsi que le dessin.

Mode de vie et alimentation du sphénodon

Nocturne, ce reptile passe la journée dans un terrier. Il occupe généralement l’un des terriers abandonnés par les pétrels qui vivent à proximité.
La vie du sphénodon est très influencée par les pétrels. Ces oiseaux de mer creusent des terriers et retournent le sol pour y déposer du guano, riche en minéraux.
Le guano constitue une bonne part du régime alimentaire du sphénodon.

La nuit venue, il sort de son repaire pour chasser les araignées, les insectes et les vers. Il fait preuve de patience et dès qu’une proie passe à sa portée, la saisit avec sa langue.

Il broie et dépèce les coléoptères de petite taille. Pour les plus grosses proies, il les embroche avec ses incisives osseuses.
Sa mâchoire supérieure est équipée de deux rangées de dents et sa mâchoire inférieure en contient une.

Il peut également se repaître d’œufs ou de poussins. Il n’hésite pas à manger ses jeunes.


Il est plus à l’aise avec des températures comprises entre 10 et 15°C. C’est le reptile le plus actif quand les températures sont basses.

Reproduction du sphénodon

Dès le mois d’octobre, la femelle creuse une cuvette dans le sol pour y déposer de 5 à 15 œufs. Elle les recouvre de terre et les abandonne.
De tous les reptiles, c’est le sphénodon qui a la plus longue incubation : de 12 à 15 mois selon la température.

Les jeunes se développent très lentement. Leur taux de croissance dépend de la température. Plus il fait chaud, plus le sphénodon grandit vite.
La croissance ne s’achève que vers 50 ans !

La longévité du sphénodon est d’environ 60 ans mais des individus en captivité ont vécu jusqu’à 77 ans.


Sur les territoires des mâles qui sont deux fois plus gros, vivent plusieurs femelles. Si un autre mâle s’aventure à tourner autour des femelles, les combats sont inévitables.
Le plus rapide saisit l’autre à la tête et au cou pour l’entraîner dans un combat au sol. La lutte s’accompagne de cris rauques et de blessures allant jusqu’à la fracture des mâchoires.

Le mâle n’a pas de pénis. La fécondation s’effectue uniquement par le contact entre les cloaques des deux partenaires.

On évalue à une centaine de milliers la population des sphénodons.


mohameddouhaji7@gmail.com