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Le piranha à ventre rouge

Le piranha à ventre rouge: les dents du fleuve




Avec près de 7 millions de km², le bassin de l’Amazone est une immense réserve d’eau douce pour notre planète.
A l’instar de la hyène ou du chacal, le piranha est le nettoyeur des grands fleuves amazoniens. Mythique, diabolique, il ne mérite pas sa réputation de tueur sanguinaire.



By Brandon Cirillo

Les vénézuéliens le surnomment "ventre rouge" ou « caribe » qui signifie « cannibale ». Ils identifient ce poisson carnassier à une tribu d'Indiens cannibales qui vivait sur une côte des Caraïbes.

Les populations locales le craignent en fait assez peu. Le piranha chasse en solitaire une grande partie de l’année, attaquant alors d’autres poissons qui constituent l’essentiel de ses repas.





Il devient redoutable durant la saison sèche. Une baisse du niveau des eaux et des proies plus rares font renaître en lui des vélléités grégaires.
Les piranhas rodent alors par centaines d’individus, prêts à dévorer avec une incroyable frénésie tout ce qui passe à leur portée.




Dans ce cas là, une bande de piranhas peut dévorer un mammifère entièrement à l’exception des os, en l’espace de quelques minutes.
Le remue-ménage est alors tel dans la rivière que l’eau semble bouillir.

Pendant la saison sèche, leur existence est précaire. S’ils ne meurent pas de faim, les piranhas sont piégés dans des mares de boue.
Incapables de s’oxygéner ou de nager, ils meurent ou sont exterminés en quelques heures par les oiseaux.



Si les piranhas font règner la terreur parmi les autres poissons, en revanche, les Indiens leur portent peu d’attention.
Leur chair est très appréciée et ce poisson fait l’objet d’une pêche intensive. Elle est d’ailleurs devenue un véritable sport pour les amateurs de sensations plutôt malsaines.
Ces « grands sportifs » jettent des morceaux de viande dans l’eau et attendent tranquillement que les piranhas mordent à l’hameçon.


De plus, une légende sud-américaine prétend que certains attributs du piranha possèdent des vertus aphrodisiaques.
On voit donc fleurir en Amérique du Sud des décoctions réalisées à base de ce poisson.

Comme vous pouvez le constater, la légende a encore largement dépassé la réalité.


Ce qui fascine le plus chez ce prédateur, c'est sa bouche. Elle est en forme de tenailles et armée de puissantes mâchoires à la partie inférieure proéminente.
Ses dents acérées comme des lames de rasoir sont légèrement incurvées. C’est grâce à cette forme particulière que les piranhas peuvent arracher des morceaux de chair à leurs victimes.



A chaque attaque, le poisson peut trancher net un morceau de chair gros comme une olive. On imagine l'effet de l'action conjuguée de 400 ou 500 piranhas sur un oisillon tombé du nid ou un capybara de 60 kg.

Les dents de la mâchoire supérieure sont plus petites mais très efficaces elles aussi.


Oubliez les films d’horreur qui ne retracent absolument pas la réalité.
Si Pygocentrus natteri, est effectivement un dangereux prédateur, sa cible favorite n’est certainement pas homo sapiens.
Ce piranha se nourrit surtout de poissons plus petits que lui.

Attiré par le sang

Pour repérer leurs proies, les piranhas peuvent difficilement compter sur leur vision aquatique dans des eaux souvent troubles. Ils repèrent leurs proies aux mouvements. Cependant, ils sont surtout sensibles aux stimuli chimiques provoqués par la présence dans l'eau du sang.





C'est ce sang qui déclenche le plus souvent l'attaque massive et la frénésie meurtrière. C'est pour cette raison que les piranhas attaquent des animaux blessés.


mohameddouhaji7@gmail.com