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Le dodo

Le dodo




Le dodo, ou dronte (Raphus cucullatus), est un oiseau disparu de la famille des raphidés (ordre des columbiformes). Cette espèce, vivait autrefois dans l'archipel des Mascareignes, où, du fait de l'absence de prédateurs, elle avait perdu son aptitude au vol. De la taille d'un dindon et incroyablement maladroit dans ses mouvements, le dodo grattait le sol des forêts à la recherche de fruits, feuilles, baies et graines qui constituaient son alimentation. Il pesait une douzaine de kilos et portait un plumage gris et noirâtre. Le premier renseignement sur le Solitaire ou Dodo de l'île de la Réunion est donné par le capitaine Castelon qui y aborda en 1613. Dans le récit de son voyage, il dit que l'île était couverte d'oiseaux, au milieu desquels se trouvait :


Un grand oiseau de la taille d'un dindon, très gras, et avec des ailes si courtes qu'il ne pouvait pas voler ; nos hommes le tuaient avec des bâtons et des pierres. Dix hommes purent en prendre assez pour nourrir quarante hommes pour un jour".

En 1618, Bentekoe, voyageur hollandais, séjourna à Bourbon 21 jours, il raconte dans son journal :

" Il s'y trouvait aussi, dit-il, des Dod-Ersen qui avaient des petites ailes, et loin de pouvoir voler, ils étaient si gras qu'ils pouvaient à peine marcher et quand ils cherchaient à courir ils roulaient par terre.
Carré, qui vint à Bourbon en 1608, a laissé des renseignements plus précis. Il le distingue pour la première fois sous le nom de Solitaire qui lui est resté.

" J'ai vu dans ce lieu une sorte d'oiseau que je n'ai point trouvé ailleurs c'est celui que les habitants ont nommé l'oiseau solitaire parce qu'effectivement il aime la solitude, et ne se plait que dans que dans les endroits les plus écartés ; on en a jamais vu deux ni plusieurs ensemble ; il est toujours seul. Il ne ressemblerait pas mal à un Coq d'Inde, s'il n'avait point les jambes plus hautes. La beauté de son plumage fait plaisir à voir.

C'est une couleur changeante qui tire sur le jaune. La
chair en est exquise : elle fait un des meilleurs mets de ce pays là et pourrait faire le délices de nos tables. Nous voulûmes garder deux de ces oiseaux pour les envoyer en France et les faire présenter à sa majesté ; mais aussitôt qu'ils furent dans le vaisseau, ils moururent de mélancolie, sans vouloir ni boire ni manger.


La disparition du Solitaire doit être attribuée aux premiers colons qui le détruisirent pour s'en nourrir. Il est très probable aussi que les chiens, les chats, les cochons , qui accompagnaient les premiers habitants et qui devinrent bientôt sauvages dans l'île, durent contribuer à la perte de l'espèce en chassant cet animal incapable de fuir, en dévorant ses petits et en se nourrissant de ses oeufs. D'après les documents des archives de la colonie, il y avait encore des Dodos dans l'île du temps de La Bourdonnais ( 1735 à 1746 ).

De l'ADN a été prélevé sur un Dodo naturalisé. Son analyse en a confirmé la parenté avec les pigeons et les colombes.

Le Dronte ou Dodo de l'île Maurice, une différence importante, avec le Dodo ou Solitaire de l'île de la Réunion, les différents récits précisent que son goût et sa chair est un aliment mauvais et répugnant. Les premiers notions sur le Dronte se trouve dans le récit du voyage du Hollandais Van Necq qui, en 1598, visita l'île. On trouve encore des renseignements sur les Dodos dans les récits de plusieurs voyageurs hollandais, Cornélius Matelief 1606 ; Van der Hagen 1607 ; Sir Thomas Herbert 1627.

Il y a des témoignages de naturalistes qui parlent de l'oiseau mais le plus certain se sont des restes bien reconnaissables, et dont l'origine était connue. En 1676 et 1688 deux éditions de l'ouvrage de Willughby, dans lequel se trouve une description et une figure du dodo, prises du livre de Bontius, ajoute en note qu'il a vu cet oiseau empaillé dans le cabinet de Tradescant. De ce cabinet, l'oiseau passa dans le Musée Ashmoléen d'Oxford, et il est porté sur le catalogue comme y existant en 1700.


Il y resta jusqu'en 1755, où les inspecteurs
le trouvant en trop mauvais état, le firent jeter, et l'on n'en conserva que le bec et une patte. Une autre patte, provenant des collections de la société royale, se trouve aujourd'hui dans le Muséum britannique. C'était là tout ce qui restait du dronte, lorsqu'en 1830 notre Muséum reçut une collection de débris organiques, trouvés en Ile-de-France sous une couche de laves, et envoyés par M. Desjardins. Dans le nombre, figuraient quelques os d'oiseaux, consistant en un sternum, une tête, un humérus et un cubitus. Toutes ces parties furent reconnues par M. Cuvier, pour appartenir au dronte, et lui prouvèrent que cet oiseau devait être rangé parmi les gallinacés. Un voyage que cet illustre naturaliste fit peu de temps après à Londres, lui permit d'examiner le pied qui existe au Muséum britannique, et même les parties conservées
au Musée Ashmoléen, les directeurs de cet établissement ayant bien voulu les lui envoyer d'Oxford. Le résultat de ce nouvel examen confirma la première détermination, mais montra en même temps qu'il avait dû exister une seconde espèce un peu différente de la première.

Le Solitaire de Rodrigues, un voisin du Dronte de Maurice. ce nom lui fut donné par Leguat qui séjourna trois ans à Rodrigues, alors déserte. Il y débarqua en 1691. A son retour en Europe il publia le récit de son voyage. Un extrait :

" De tous les oiseaux de cette île l'espèce la plus remarquable est celle à laquelle on a donné le nom de Solitaire, parce qu'on les voit rarement en troupes, quoiqu'il y en a beaucoup. Les mâles ont le plumage ordinairement grisâtre et brun, les pieds de coq d'Inde et le bec aussi, mais un peu plus crochu. Ils n'ont presque point de queue, et leur derrière couvert de plume est arrondi comme une croupe de cheval. Ils sont plus hauts montés que les coqs d'Inde et ont le cou droit, un peu plus long à proportion que ne l'a cet oiseau quand illève la tête. L'œil noir est vif, et la tête sans crête ni houppe. Ils ne volent point, leurs ailes sont trop petites pour soutenir le poids de leur corps. Ils ne s'en servent que pour se battre et faire des moulinets quand ils veulent s'appeler l'un l'autre. Ils font avec vitesse 20 ou 30 pirouettes tout de suite du même côté, pendant 4 à 5 minutes ; le mouvement de leurs ailes fait alors un bruit qui approche celui d'une crécelle, et on l'entend de plus de 200 pas. L'os de l'aileron grossit à l'extrémité et forme sous la plume une petite masse ronde comme une balle de mousquet, cela et le bec sont la principale défense de cet oiseau. On a bien de peine à les attraper dans les bois, mais comme on court plus vite qu'eux, dans les lieux dégagés, il n'est pas fort difficile d'en prendre. Quelquefois même on en approche fort aisément. Depuis le mois de Mars jusqu'au mois de Septembre ils sont extraordinairement gras, et le goût en est excellent surtout quand ils sont jeunes.

Squelette reconstitué du Dodo



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