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Iguane marin

Iguane marin 





Habitant des îles Galápagos, cet iguane (Amblyrhynchus cristatus) maladroit sur terre, qui rappelle les grands reptiles de la préhistoire, est le seul lézard marin du monde.
Pratiquement tous les écueils des Galápagos sont habités par ces reptiles. L’iguane marin, initialement terrestre, a dû s’adapter à la vie marine pour pouvoir survivre.


La découverte de l’iguane marin

L'iguane marin est une créature hideuse d'un noir sale, stupide et maladroite ". Tels sont les termes employés par Charles Darwin, le célèbre naturaliste, pour décrire l'animal.
En effet, cet iguane est un vestige de l’âge des reptiles.

En 1835, Darwin qui débarquait sur les îles Galápagos, fit la connaissance de cet étrange et unique animal.


L’archipel des Galápagos, qui comporte 13 îles principales, 7 îles secondaires et une centaine d’îlots et d’écueils sur un total de 8 000 km², est constitué de magma et de laves d’origine volcanique.

C’est dans ce dernier refuge que l’iguane marin a pu survivre. Comment est-il arrivé là ? Nul ne le sait. Par contre, nous savons que cette espèce était terrestre comme tous les iguanes.

Son adaptation à la vie marine a été très rapide. Cependant, il ne plonge que pour se nourrir.

Portrait de l’iguane marin

On le dirait venu tout droit de la préhistoire cet iguane, avec sa tête monstrueuse, ses pattes tordues et la crête de piquants qui hérisse son dos.
Pourtant, il est tout à fait pacifique et il passe la journée à se dorer au soleil sur les rochers qui bordent la mer.

La nuit, sa température baisse et il doit bénéficier des rayons du soleil pour pouvoir le faire remonter.
Ce grand lézard d' 1,20 m de long se nourrit d'algues du littoral. Pour aller les chercher, il doit affronter l'eau.

C'est un bon nageur qui peut rester une heure sous l'eau (record maximum). En général, il nage près de la surface, ne s'aventurant guère au-delà de 10 mètres. Cependant, l’équipe du commandant Cousteau a pu vérifier qu’un iguane était capable de descendre à 28 m de profondeur en cas de danger.


Il sélectionne les algues qu’il arrache des rochers avec ses dents. On peut l’observer se déplacer sous l’eau avec aisance, ondulant comme les reptiles préhistoriques et s’accrochant aux roches grâce à ses griffes préhensiles.

En captivité, un iguane marin se laisse mourir de faim. Même en liberté, il n’accepte pas la nourriture de la main de l’homme.
Cependant, sur terre, il peut devenir un animal familier.


Après son repas, il revient s'entasser au milieu de ses congénères sur les rochers chauffés par le soleil.

Lorsqu’un iguane marin rejette un excès de sel après un bain de mer, le sel forme une croûte sur sa tête.

Une adaptation parfaite

Les atolls solitaires ou les îles volcaniques ont permis à de nombreux animaux, en l’absence de prédateurs, de subir fort peu de modifications par rapport à leurs ancêtres les plus primitifs ou de développer des adaptations extrêmement singulières.


A ce jour, aucun fossile n’a permis de connaître l’ancêtre de cet iguane.

Lorsque le Commandant Cousteau est parti étudier les iguanes marins, il a pu effectuer plusieurs expériences.
On sait maintenant que le cœur de cet iguane bat sur terre à 45 battements à la minute. Quand il plonge, son cœur ralenti jusqu’à 8 à 9 battements à la minute et même 4 battements.

De plus, un iguane peut volontairement arrêter son cœur jusqu’à 3 minutes sans que son cerveau en souffre.
Dans ce cas là, le sang ne circule plus qu’entre le cœur et le cerveau. Cette économie d’énergie lui permet de rester plus longtemps sous l’eau bien qu’il ne possède pas de branchies comme les poissons.
L’archipel des Galápagos est une terre aride où les ressources sont maigres. On suppose que l’iguane marin a dû se décider à affronter la mer pour pouvoir survivre. L’océan lui procure un garde-manger inépuisable.

C’est un animal véritablement unique sur Terre.

La reproduction de l’iguane marin

Au moment des amours, chaque mâle délimite un tout petit territoire et constitue un harem de quelques femelles.

Les combats entre mâles sont rares et jamais violents. Les adversaires se contentent de se repousser à coups de tête.

Après l’accouplement, ce sont les femelles qui se battent pour le choix du meilleur emplacement destiné à recevoir leur ponte. Là encore, il s’agit plus d’intimider l’intrus que de se battre.


Elles creusent ensuite dans le sable un tunnel de plus de 50 cm de long, au fond duquel elles déposent 2 ou 3 œufs.

II y a parfois des incidents ; il arrive que le tunnel s'effondre sur les oeufs ou qu'une femelle projette par hasard du sable dans le trou creusé par sa voisine et le comble.

Environ 110 jours plus tard, des petits iguanes d'une vingtaine de centimètres sortent enfin du sable.

Ils constituent des proies faciles pour la buse des Galápagos, les goélands et autres oiseaux prédateurs.

La protection de l’iguane marin

On estime qu’il reste entre 200 000 et 300 000 iguanes marins. Lorsque que le pétrolier Jessica s’est échoué non loin des côtes en 2001, cela a eu des conséquences dramatiques pour la faune des Galápagos.


Le numéro de Nature du 6 juin 2002 a cité une étude selon laquelle la mortalité des iguanes marins de l’île de Santa Fe avait énormément augmenté après l’accident.

L’archipel a déjà été énormément altéré par la présence humaine et les animaux domestiques qui y ont été introduits.
Par exemple, en 1976, un groupe de chiens errants a décimé une colonie de 500 iguanes terrestres.




En 1959, 97% de la superficie des îles ont reçu le statut de parc national, tandis qu’en 1986 on a créé la réserve marine pour protéger les eaux baignant l’archipel.
Les deux parcs ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978 et 2001.


mohameddouhaji7@gmail.com