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Gnou

Gnou





Le gnou est un grand bovidé africain. Le gnou bleu ou gnou à queue noire (Connochaetes taurinus) est un nomade typique des savanes d’Afrique. Cet animal est célèbre pour ses grandes migrations.
Cette nécessité de parcourir de grandes distances n’est pas sans danger car les prédateurs rôdent, notamment les lions et les crocodiles.

Il existe deux espèces de gnous :
Gnou noir ou gnou à queue blanche (Connochaetes gnou). Ce gnou est endémique en Afrique du Sud
Gnou bleu ou gnou à queue noire (Connochaetes taurinus). Ce gnou vit du nord de la Namibie au nord-est de l'Afrique du Sud, à travers le Botswana, le Mozambique et le Zimbabwe

Ce dossier est consacré au gnou bleu.




Portrait du gnou

Sa robe est couleur gris ardoise mais peut-être également brun foncé. La robe des mâles est plus foncée que celle des femelles.
Le mâle mesure 1,50 m au garrot pour un poids maximum de 270 kg. Le poids moyen est de 190 kg.
La femelle est plus petite (1,4 m au garrot pour 180 kg maximum).

Les adultes ont une longue crinière et une queue poilue noires. On peut observer des bandes foncées sur le cou et les épaules.

Les courtes cornes incurvées sont renflées chez les mâles adultes.

Les femelles et les petits meuglent. Les mâles territoriaux émettent un puissant « gn-ou ».

Autrefois, ce gnou était très répandu en Afrique australe. La population a été sévèrement réduite par les clôtures, la compétition avec le bétail domestique et le braconnage.
En dehors du Botswana où l’on peut encore observer de grands troupeaux, la population de gnous se limite à des groupes isolés et confinés dans des parcs nationaux.

La population de gnous bleus du Botswana central, qui se comptait jadis en centaines de milliers, a été décimée par l’installation irréfléchie de clôtures de contrôle vétérinaire sur les anciens itinéraires de migration.


Les années de grande sécheresse, les animaux se rassemblaient dans le centre et le sud aride du Kalahari, se déplaçant vers la rivière Boteti et le lac Xau.
Au milieu des années 1990, 50 000 bêtes sont mortes de faim et de soif au pied des clôtures.
(Citation de Gus Mills . Mammifères de l’Afrique australe. Könemann 1999)

Le gnou est un herbivore qui affectionne les plaines d’herbe courte dans les savanes offrant de l’ombre et de l’eau. Il se régale également des melons riches en eau disséminés dans l’aride Kalahari.
L’eau est indispensable à sa survie.

Le gnou est un remarquable coureur capable d’atteindre une vitesse de 80 km/h. La course est d’ailleurs son seul moyen de défense contre les prédateurs : lions, guépards ou hyènes

Mode de vie et reproduction

La femelle met au monde généralement un seul petit, plus rarement deux, capable de courir dans les cinq premières minutes de sa vie.
La gestation est de 8 mois à 8,5 mois.

L’accouplement est lié aux conditions climatiques et à la saison des pluies qui favorise la reproduction.
Une femelle gnou en bonne santé peut concevoir dès l’âge de 16 mois.

Dès que le petit naît, la mère le lèche. Au bout de 5 à 6 minutes, le nouveau-né peut se tenir sur ses pattes.
La mère ne le quitte pas pendant deux jours tout en le léchant régulièrement afin qu’il s’imprègne de son odeur.
Le jeune est sevré en moyenne vers un an.

Le gnou est un animal territorial et grégaire. Des petits troupeaux se composent de femelles et de leurs jeunes.


Les jeunes mâles et les jeunes femelles vivent en troupeaux séparés. Quand les mâles atteignent l’âge de 4 ou 5 ans, ils deviennent solitaires et cherchent à s’attribuer un territoire précis.
Il s’ensuit des combats rarement très sévères où les adversaires se repoussent cornes contre cornes.
A cette occasion, ils lancent des appels sourds et répétés, « gn-ou », d’où leur nom. Seul le vainqueur pourra s’accoupler avec toute femelle pénétrant dans son territoire.

Les troupeaux de jeunes femelles font de fréquentes incursions parmi les célibataires et peuvent ainsi s’accoupler avec plusieurs mâles.

La migration des gnous

C’est au moment de la saison sèche que les gnous se rassemblent en troupeaux de plusieurs milliers d’individus.
Ils entament alors un long voyage en quête d’eau et d’herbe.

La migration la plus célèbre est celle du Serengeti, en Tanzanie. C’est la plus grande migration actuelle qui conduit plus d’un million de gnous et environ 200 000 zèbres et gazelles jusqu’au Masaï-Mara, au Kenya.
Chaque année, ces troupeaux parcourent plus de 2 900 km.

Ce voyage est périlleux et de nombreux animaux meurent d’épuisement ou par noyade.

En début d’année, les animaux se dispersent dans les plaines du Serengeti qui offrent d’excellents pâturages.

A la fin de mai, quand la saison humide se termine, les troupeaux se déplacent vers l’ouest et le nord en petits groupes jusqu’à une zone de transition, où ils s’accouplent.

En juillet, plusieurs milliers de gnous ont formé un seul grand troupeau qui chemine vers la réserve de Masaï-Mara, où les animaux peuvent se régaler de l’herbe fraîche et boire dans les cours d’eau permanents en saison sèche.
Fin novembre, ils entament le retour vers leur zone de reproduction.

La partie la plus dangereuse de la migration est la traversée de la Mara, qui coupe en deux la savane du Masaï-Mara.
Gonflé par les pluies, ce fleuve devient très tumultueux. Les animaux se piétinent littéralement devant le fleuve.
Certains se cassent les pattes, d’autres se noient. Les crocodiles guettent l’arrivée annuelle des gnous avec impatience.
Ce festin de roi leur permettra de survivre une année entière.


Les survivants doivent ensuite affronter les lions, les guépards et les hyènes sur l’autre rive.

Zèbres et gazelles accompagnent les gnous dans leur migration. Environ deux tiers des individus périssent chaque année.

Le gnou et l’homme

Il est à souligner que pour réparer les erreurs passées, de gros efforts ont été fournis afin de permettre cette migration. De nombreuses clôtures ont été retirées à cet effet.


Cependant, d’une manière globale, les effectifs ont beaucoup diminué. Les fermiers considèrent que les gnous font concurrence au bétail pour les pâturages. Le braconnage fait également beaucoup de dégâts.

La stabilisation des troupeaux par l’implantation de points d’eau n’est pas favorable à l’espèce.
La migration est essentielle à la bonne santé des populations.



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