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Glouton

Glouton 






Crâne de glouton




La légendaire férocité du glouton (Gulo gulo) n’est pas un mythe. Endurant, le glouton est un véritable prédateur mais également un charognard. Il est devenu l’un des plus redoutables carnivores du Grand Nord.
Avec ses petites oreilles arrondies et son pelage épais brun foncé, le glouton rappelle l’ours. En fait, il s’agit d’un Mustélidé, cousin géant de la belette et de l’hermine.

Le glouton est également appelé carcajou.

Portrait du glouton

Espèce unique de son genre, le glouton est rangé dans la sous-famille des Mustélinés, à laquelle appartiennent également les martres et les belettes.

Il existe 6 sous-espèces de gloutons.
Petite boule de fourrure, trapu avec des griffes et des mâchoires redoutables, le glouton vit dans un environnement difficile.
Cet animal évolue dans les forets glaciales et la toundra arctique du nord de la Scandinavie, de la Sibérie et du Canada.

Sa taille imposante résulte d’ailleurs de cet environnement. En général, les animaux qui évoluent sous un climat froid développent une stature plus robuste.

Cette taille présente deux avantages :
Elle favorise la stabilité de la température interne
Elle augmente sa capacité à avaler des repas importants à intervalles prolongés

Sous des températures aussi basses, l’hiver est long et les proies se font rares. Le glouton peut passer plusieurs jours sans rien manger ; cependant, quand une carcasse de renne se présente, il en tire le meilleur parti en se gavant autant que possible.

Pour ce travail, le glouton est parfaitement équipé. Il possède des prémolaires très développées. Ses mâchoires sont robustes et actionnées par de puissants muscles masticateurs. Cette capacité de nettoyer les carcasses lui a valu le surnom de « hyène du Nord ».

On lui attribue également une grande férocité. S’il rencontre un prédateur tel un ours, il peut l’attaquer, surtout pour défendre son butin. Cependant, malgré sa détermination, il ne peut venir à bout d’un tel adversaire.
Contre un loup isolé, la lutte est équilibrée ; par contre, le glouton succombe facilement à une meute affamée.
Quelle que soit la sous-espèce, glouton d’Europe (Gulo gulo gulo) ou glouton d’Amérique du Nord (Gulo gulo luscus), le glouton est considéré comme dangereux et donc persécuté par l’Homme en permanence.

Massif, le glouton peut peser jusqu’à 32 kg. La femelle est environ 10% plus petite et 30% plus légère que le mâle.

Le glouton : un vrai prédateur

L’alimentation du glouton varie selon la saison ; exclusivement carnivore l’hiver, il peut enrichir son menu à la belle saison.
Le glouton n’est pas un grand chasseur, par contre il dispose d’un avantage : ses grands pieds. En effet, malgré son poids, ses pieds larges permettent une répartition de la masse ; de ce fait, il ne s’enfonce pas dans la neige poudreuse.

Cette caractéristique lui permet de maintenir un petit galop sur de longues distances. Sur une neige molle, il peut poursuivre un renne ou un orignal adulte et le tuer sans problème.
Il vient même à bout d’animaux rapides comme le renard ou la martre.

Il possède un autre avantage : il peut monter dans les arbres. Il est capable de se hisser dans les branches pour attraper un lynx dans ses mâchoires puis le projeter à terre où il l’achèvera.

Les caribous constituent la base de son alimentation l’hiver. Cadavres ou proies fraîches qu’il chasse, le glouton ne fait pas le difficile.

Quand il chasse, il privilégie l’embuscade. Il se cache derrière un rocher ou grimpe dans un arbre puis attend qu’une proie se présente.

Là, il saute sur le dos de sa victime et s’agrippe avec ses griffes en se laissant traîner sur une centaine de mètres.
La proie finit par perdre l’équilibre et il ne reste plus qu’au glouton à la mettre en pièces de ses puissantes mâchoires.
Ses muscles masticateurs broient les os sans difficulté et il en extrait la moelle, très nutritive

Ses proies sont diverses : chevreuils, ovins sauvages, lièvres, écureuils, petits rongeurs ou oiseaux nichant au sol.
Il tue d’une morsure au cou les petites proies. Pour les grosses proies, il avale ce qu’il peut puis démembre la carcasse afin d’ensevelir les morceaux dans plusieurs endroits.

L’été, il agrémente son menu d’insectes, de pousses d’arbre ou de fruits. Un glouton affamé peut pêcher du poisson en eau peu profonde.

La vie sociale du glouton

Quel que soit son habitat, le glouton couvre un vaste territoire. Il peut défendre un domaine allant jusqu’à 400 km². Dans la toundra arctique, certains mâles circulent sur une zone de plus de 1 500 km².
Mais, l’animal revient toujours aux mêmes terriers. Ce n’est pas un nomade et il possède un fort esprit territorial.

Il ne peut, bien sûr, défendre de telles superficies. Pour se faire respecter, il laisse des traces odorantes de son passage.
Le glouton est un solitaire. Le domaine d’un mâle couvre celui de deux ou trois femelles et chevauche souvent celui d’un autre mâle.

Inutile de préciser que les rencontres entre mâles sont plutôt tendues. En général, chacun évite la provocation.

La reproduction du glouton

La femelle du glouton se distingue par sa capacité à retarder le début de sa gestation. C’est une nécessité vitale qui est liée au climat rigoureux.

Eparpillés, mâles et femelles se croisent rarement et se montrent indifférents. C’est en avril que le mâle cherche une partenaire.

Grâce à son odorat, il peut repérer les femelles fécondables. Une fois l'ovule fécondé, il peut rester en quiescence pendant des semaines ou des mois, et ne s'implanter dans l'utérus que lrosque les conditions sont favorables.
Cela abouti, au terme d’une gestation de 35 jours en moyenne, à une naissance au printemps suivant. En temps normal, la femelle met bas tous les deux ans.

Entre 2 et 4 petits naissent dans une tanière creusée dans une congère, un arbre creux ou dans l’anfractuosité d’un rocher.

Aveugles, les nouveau-nés pèsent à peine 100 grammes. Ils sont allaités pendant 10 semaines. A trois mois, ils ont déjà atteint leur taille adulte.

La maturité sexuelle est atteinte vers 2 ou 3 ans. La longévité d’un glouton en liberté est d’environ 12 ans. En captivité, elle peut atteindre 17 ans.


Pattes de glouton


Squelette de glouton




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