Loutre géante
Parmi les loutres, la plus grande espèce est la loutre géante Sud-américaine (Pteronura brasiliensis). Cette très belle loutre se rencontre essentiellement dans tout le bassin hydrographique de l’Amazone.
La loutre géante est malheureusement en voie d’extinction malgré les mesures de protection.
Portrait de la loutre géante
Actuellement, à cause de la chasse intensive, les individus dépassent rarement
Autrefois, on trouvait des loutres de près de
La couleur de la robe varie du marron clair au marron foncé. Le pourtour de sa truffe est couvert de poils.
Chaque individu possède une tache claire au niveau du cou qui est unique, comme nos empreintes digitales, et permet d’identifier chaque loutre.
Elle est également la plus bruyante des Loutres. Elle peut aboyer, feuler, éternuer, gémir ou hurler.
Excellente nageuse, la loutre géante possède des pattes larges et palmées, bien utile pour manœuvrer et se propulser dans l’eau.
La queue, recouverte de poils, sert également à la propulsion dans l’eau et comme gouvernail.
La distribution de la loutre géante a beaucoup diminué ces 40 dernières années. Actuellement, elle survit dans l’ensemble du bassin hydrographique de l’Amazone, dans les fleuves et rivières du Venezuela et de la Guyane.
On l’a trouve également dans l’Orénoque et le Paraná.
Mode de vie de la loutre géante
Contrairement à la plupart des loutres, cette loutre vit en groupe familial étendu regroupant une vingtaine d’individus.
Le groupe est formé d’un couple et de sa progéniture sur environ trois générations.
Ces groupes, très communicatifs, sont plutôt bruyants. Diurnes, les groupes préfèrent les eaux tranquilles où ils chassent en émettant des cris perçants et de longs sifflements.
Cette loutre construit un abri dans la végétation ou dans les rochers en bordure des rivières et des fleuves.
Territoriale, la loutre géante est grégaire. Des espaces sont spécialement conçus pour les déjections (épreintes).
Elles déterminent l’endroit de leur campement dans lequel seront déposées les épreintes. Elles y éliminent toute la végétation des berges sur plusieurs mètres, puis écrasent leurs déjections et les font pénétrer dans le sol en guise de marquage territorial.
C’est un grand prédateur de l’Amérique du Sud. Cette loutre se nourrit de petits mammifères, de poissons ou d’oiseaux.
Elle poursuit les poissons qui frayent lentement jusque dans les forêts tropicales inondées, pendant la saison des pluies. Elle y reste quelques mois puis à la décrue des eaux, elle retourne aux affluents, ruisseaux et lacs peu profonds.
En groupe, la loutre géante ne craint personne à part l’homme. Face à un danger, le groupe reste uni et affronte l’intrus en poussant des cris.
Isolée, elle est elle-même la proie d’autres prédateurs comme l’anaconda, le caïman ou le jaguar.
Reproduction de la loutre géante
Les deux partenaires restent unis jusqu’à la mort. On a pu observer que lorsque l’un d’entre eux disparaît, l’autre manifeste des signes de détresse et perd son agressivité.
L’accouplement a lieu dans l’eau. La femelle met au monde de 2 à 5 petits après une gestation de 65 à 70 jours. Les loutrons sont pris en chargent par le clan et se sont les aînés qui se chargent de leur éducation.
Ils ne quitteront le clan familial que lorsqu’ils auront atteint la maturité sexuelle. Ils formeront alors à leur tour un clan après avoir trouvé la ou le partenaire pour le reste de leur vie.
Protection de la loutre géante
Cette loutre a été littéralement exterminée en Amérique du Sud. Curieuse et peu craintive, elle ne se méfiait nullement de l’homme.
La chasse intensive liée à un taux de reproduction assez faible a conduit cette espèce sur la liste rouge des animaux en danger selon les critères de l'UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature).
L’espèce a totalement disparu d’Argentine et du Paraguay.
Actuellement, en Guyane française, un projet est en cours pour tenter de sauver l’espèce. Ce projet élaboré par la SFEPM (Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères) et par la CEPA (Conservation des Espèces et Populations Animales) se fait en collaboration avec les autres pays d’Amazonie.
La WWF a également entrepris une action de sensibilisation.
En Amazonie, les populations sont pauvres. Une seule peau de loutre géante équivaut à un an de revenus pour un indien d’Amazonie.
En Guyane, un autre fléau met en péril l’espèce : la recherche de l’or. Le mercure a pollué eaux et végétaux, faisant fuir les populations de loutres.
Comme toujours, après les massacres inconscients, les bonnes intentions fusent mais l’avenir de la loutre géante semble bien précaire.
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